Argent et monnaies complémentaires 06
"C'est bien que les gens ne connaissent pas le système monétaire et bancaire, sinon il y aurait une révolution demain matin."
Henry Ford
Saviez-vous que le nombre de billets et de pièces dans notre économie ne dépasse pas 3% ?
La monnaie est fictive, c'est-à-dire qu'elle a été créée à partir de rien, ce qui conduit à un surdimensionnement de l'économie financière par rapport à l'économie productive.
Nous constatons de plus en plus clairement que les banques privées et les multinationales détiennent le pouvoir économique. Avons-nous réfléchi aux répercussions que cela peut avoir ? Quel est le rôle de l’État en tant que garant du bien-être des citoyens ? Comment cela affecte-t-il notre économie quotidienne ?
Et quelques questions supplémentaires : comment pouvons-nous nous réapproprier notre génération de richesse ? Est-il possible de générer notre propre argent ?
Dans cette nouvelle perspective, nous comprenons la nécessité d’une autonomisation économique basée sur :
Repenser nos besoins et la façon dont nous les satisfaisons > Modèles de consommation
Confiance, coopération et soutien mutuel > Cadre relationnel
Proximité, Réplicabilité et Interconnexion > Facteurs d'échelle
Multiplicité des économies locales > Nouveaux outils
Comme le dit l’économie écologique : « L’économie est ancrée dans la nature, il y a des limites à la croissance matérielle et des problèmes environnementaux critiques, l’échelle de l’économie a pu dépasser sa taille durable, affectant sa résilience. »
Pourquoi des monnaies complémentaires ?
Il existe au moins 3 raisons impérieuses de proposer des outils économiques complémentaires à la monnaie légale.
#1 : Instabilité structurelle. Au-delà de la crise financière de 2008, la plus visible mais pas la seule, nous avons connu depuis 1970 145 krachs bancaires, 204 effondrements monétaires, 72 crises de dettes souveraines et 48 krachs massifs entre 1637 et 1929.
#2 : Prédation écologique. Notre « marché » et ses principes de valeur et de concurrence nous ont conduits à l’épuisement des ressources et de l’énergie, à une exploitation extensive des terres, à une production et une distribution mondialisées, à une hyperconsommation massive.
#3 : Perte de souveraineté et de résilience. Dans ce contexte, nous nous voyons au niveau local totalement acculés par les marchés et les finances mondiales, par la concentration du pouvoir et par la difficulté d’une éventuelle dissidence.
Nous vivons dans une monoculture monétaire à faible résilience. Face à cette monoculture, il faut miser et développer une forte diversité monétaire qui permette de surmonter et de contrecarrer les effets négatifs avec une grande résilience.

Monoculture forestière pour la cellulose (Source : Plateforme Salva la Selva)

Biodiversité et haute résilience (Source : Forêts du monde)